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AESH : ce qu’elles ne doivent jamais faire (missions interdites)

que ne doit pas faire une aesh

Les AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) jouent un rôle essentiel dans l’inclusion scolaire. Mais attention : leur mission est strictement encadrée par la loi. Trop souvent, on leur demande de sortir de leur cadre. Résultat ? Des situations à risque pour tout le monde : l’élève, l’AESH, et l’établissement.

Voici ce qu’une AESH ne doit jamais faire :

  • Remplacer un enseignant ou faire cours
  • Surveiller seule un groupe d’élèves
  • Administrer des soins ou donner des médicaments (sauf cas très spécifique)
  • Effectuer des tâches administratives ou d’entretien
  • Accompagner des élèves non notifiés dans sa mission

Cet article fait le tour complet des interdits et vous donne les clés pour réagir si on vous demande l’impossible.

Quel est le rôle exact d’une AESH ?

Avant de parler de ce qu’elle ne doit pas faire, rappelons ce qu’est vraiment le métier d’AESH. Son rôle est défini par la circulaire n°2017-084 et se résume ainsi : accompagner un ou plusieurs élèves en situation de handicap, désignés par une notification officielle de la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées).

Concrètement, l’AESH intervient dans le cadre strict du Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS). Elle aide l’élève à devenir autonome : reformuler des consignes, guider dans les apprentissages, aider à l’organisation matérielle, favoriser la concentration. Elle assiste aussi l’élève dans certains gestes du quotidien : installation en classe, déplacement, prise de notes.

L’AESH participe aux réunions de suivi (ESS) pour échanger avec l’équipe pédagogique. Mais elle travaille toujours sous la responsabilité d’un enseignant ou du chef d’établissement. Elle n’agit jamais de manière autonome et ne prend aucune initiative hors PPS. Retenez cette règle d’or : l’AESH aide à faire, mais ne fait jamais à la place.

Tâches pédagogiques interdites aux AESH

C’est l’une des confusions les plus fréquentes. Non, une AESH n’est pas une enseignante. Elle ne peut donc jamais remplacer un prof absent, même pour quelques minutes. Elle n’anime pas d’atelier pédagogique seule, ne fait pas cours à un groupe, et ne réexplique pas une leçon comme le ferait un enseignant.

L’AESH ne corrige pas de copies, ne prépare pas d’exercices pour la classe, et ne conçoit pas de matériel pédagogique. Elle n’évalue pas les compétences d’un élève et son nom ne doit jamais apparaître dans les bulletins scolaires ou les grilles d’évaluation.

Pourquoi ces interdictions ? Parce que l’AESH n’a pas la formation pédagogique ni la responsabilité d’un enseignant. Son intervention vise l’autonomie de l’élève notifié, pas l’enseignement des savoirs. Confondre les deux rôles met en danger la qualité de l’accompagnement et expose l’AESH à une faute professionnelle.

Les AESH ne peuvent pas surveiller ou encadrer seules des élèves

Autre mission interdite : la surveillance. Une AESH ne surveille pas la cour de récréation, la cantine, les couloirs ou une étude. Elle n’encadre jamais seule un groupe d’élèves, que ce soit en classe ou lors d’une sortie scolaire.

L’AESH ne gère pas non plus le comportement de l’ensemble de la classe. Elle n’a pas le droit de punir un élève, de supprimer une récréation ou d’envoyer quelqu’un chez le CPE de sa propre initiative. Ces décisions relèvent de l’enseignant ou de la vie scolaire.

Si l’élève accompagné participe à une sortie, l’AESH peut être présente pour l’accompagner lui, dans le cadre de son PPS. Mais elle ne devient pas pour autant accompagnatrice ou surveillante du groupe entier. Et pour les sorties avec nuitée, c’est possible uniquement sur volontariat et avec un avenant au contrat.

Les soins et tâches médicales hors cadre sont interdits

L’AESH n’est pas infirmière. Elle ne fait aucun soin : pas de désinfection de plaie, pas de pansement, rien. Elle ne peut pas non plus donner de médicament, sauf cas très particulier : il faut un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) signé et une formation spécifique validée par l’établissement.

L’AESH ne pose jamais de diagnostic médical et ne décide d’aucun protocole de soin. Si un élève se blesse ou a besoin d’une intervention médicale, elle prévient immédiatement l’infirmière scolaire ou un adulte responsable.

Ces règles existent pour protéger l’élève et l’AESH. En cas de problème (erreur de médicament, complication médicale), la responsabilité juridique de l’AESH pourrait être engagée personnellement. C’est un risque qu’il ne faut jamais prendre.

Les tâches administratives et de service à exclure

L’AESH n’est ni secrétaire, ni agent d’entretien, ni ATSEM. Elle ne fait pas de photocopies pour la classe, ne classe pas de documents, ne saisit pas de notes dans les logiciels de vie scolaire. Elle ne répond pas au téléphone du secrétariat et ne s’occupe pas de l’organisation matérielle des sorties scolaires.

Elle ne nettoie pas de matériel, ne range pas la bibliothèque, et n’effectue aucune tâche de type entretien ou ménage. Son temps de travail doit être entièrement consacré à l’accompagnement de l’élève notifié.

Si on lui demande ce genre de tâches, c’est un détournement de fonction. L’AESH peut et doit refuser poliment, en rappelant que sa mission est définie par le PPS et encadrée par la circulaire de 2017.

Peut-on demander à une AESH d’aider d’autres élèves ?

Non, sauf exception précise. Une AESH accompagne uniquement les élèves mentionnés dans sa notification officielle. Elle ne peut pas faire du soutien général ou de l’aide aux devoirs pour d’autres élèves de la classe.

Si l’élève notifié est absent, l’AESH ne peut pas être redéployée automatiquement sur d’autres élèves, sauf si elle a le statut d’AESH mutualisée et que c’est prévu dans son contrat. Sinon, son temps doit être utilisé pour préparer l’accompagnement, participer à des réunions de suivi, ou se former.

Aider ponctuellement un autre élève dans la classe, si l’enseignant le demande et que l’élève notifié n’a pas besoin d’aide à ce moment précis, peut se discuter. Mais cela ne doit jamais devenir systématique ni empiéter sur la mission principale.

Comment réagir à une demande hors mission ?

Si on vous demande une tâche interdite, restez calme et professionnel. Rappelez le cadre légal à votre interlocuteur : votre mission est définie par le PPS et la circulaire n°2017-084. Expliquez que vous n’avez pas le droit de faire autre chose, pour des raisons de responsabilité et de sécurité.

Ayez toujours avec vous une copie de la circulaire ou un résumé officiel à montrer si nécessaire. Si la demande persiste, proposez un arbitrage avec le coordinateur PIAL ou la direction de l’établissement.

N’hésitez pas à saisir un syndicat pour obtenir un accompagnement et défendre vos droits. Gardez une trace écrite de toute demande hors mission : mail, compte rendu, signalement. Ces preuves pourront vous protéger en cas de litige.

Respecter votre cadre de mission, c’est protéger les élèves, votre profession et vous-même. Les textes sont clairs : l’AESH aide à faire, mais ne fait jamais à la place. Ni de l’enseignant, ni du surveillant, ni de l’infirmière, ni de personne d’autre.

Léo

Décodeur de l’ère numérique, Léo explore l’univers du business et des nouvelles technologies pour vous livrer des contenus clairs, concrets et inspirants. Qu’il s’agisse d’intelligence artificielle, d’entrepreneuriat ou d’outils no-code, il vous aide à rester à la page et surtout à prendre une longueur d’avance.

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